Préface

De passage à Bruxelles, je tombai face à un mot étrange inscrit sur la devanture d’un magasin : « POUSTINIA ».

Situé sur une route fréquentée où l’agitation du monde bat son plein, ce magasin a choisi de s’appeler « désert ». Mais son commerce n’est pas celui du silence ou de la solitude.

La surproduction et la surconsommation des communications, voire du bruit et de l’agitation se portent bien. L’homme a toujours eu peur de se trouver face à lui-même et encore, plus face à Dieu…

Les médias ont pour but de favoriser la communication entre les individus. Paradoxalement, l’homme s’isole de plus en plus, assailli par la crainte que provoquent en lui les informations offertes chaque jour. Pourtant, au milieu de l’abondance des communications, le Dieu de Jésus-Christ continue de se communiquer dans « le murmure d’un silence » (1R 19,12), comme Il le faisait déjà au temps d’Elie.

Ce Dieu surabonde du désir de se communiquer non pas dans le fracas des ouragans ou de l’agitation, ni dans le tremblement de la terre ou de la peur, mais bien dans ce silence éternel où n’a retenti qu’une seule Parole : son Fils.
Le mot « Poustinia » vient de l’Orient chrétien, plus précisément de Russie. Catherine de Hueck Doherty l’a fait connaître et l’a fait vivre dans le Nouveau Monde et dans nos contrées. Depuis quelques années, des Poustinias fleurissent au coeur de nos villes et dans nos campagnes et forêts.

Lors du Jubilé marial, en 1987, le Pape nous a invité à faire respirer l’Eglise de ses deux poumons : l’Occident et l’Orient chrétiens.

Ce site a pour but de mieux faire connaître un des aspects vivants de la Tradition de l’Orient au contact de nos civilisations occidentales et de partager ainsi nos patrimoines spirituels. Il devrait permettre de communier à une même espérance, de faire advenir le règne de Dieu parmi les hommes de notre temps.

Il importe d’utiliser au mieux les communications pour s’ouvrir à l’universel et y faire retentir la voix d’un silence qui ne peut s’entendre que dans la Poustinia du coeur…

                                                                                                                              P. Bernard SOREL